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LES TEMPS SONT COURTS

Le terme français apocalypse est une transcription littérale du grec apocalypsis, qui signifie, tant dans la langue profane que biblique : dévoilement, révélation.

En ces temps de grands bouleversements qui convoquent les peurs les plus archétypales enfouies dans la conscience humaine planétaire, la perspective d’une sorte de Fin des Temps imminente relayée avec succès par tous les médias est surtout une invitation gigantesque à changer de regard sur l’essence de notre humanité.

La Beauté bafouée de la Nature, celle des Femmes, celle des Hommes, celle des animaux a le visage de notre ombre.

Distinguer la Beauté où elle se niche, s’en émouvoir parfois profondément confine à la révélation de notre propre part de beauté et de lumière.

Comme la poésie dit sans le dire l’ineffable, l’émotion de beauté perce le voile du monde visible et fait résonner une musique intemporelle, un rappel de l’âme.

Les temps sont durs mais l'humanité n'est pas près de disparaître: elle a survécu déjà à bien des déluges.

La Fin des Temps pourrait bien être en réalité la fin d’un cycle inscrit dans l’Agencement cosmique, un moment de réalignement avec les lois de l’univers qui ne sont pas étrangères loin s’en faut à celles de nos cœurs.

Parce que selon la sagesse populaire « Beauté sans bonté c’est lumière sans clarté », une belle femme sans bienveillance ne rayonne pas authentiquement.

De même l’amour du beau ne saurait sans contresens être disjoint du cœur ni de ses vertus.

Certes, certains génies et amateurs de tous arts se sont avérés salauds, on le sait bien.

Mais les temps exigent une alliance merveilleuse entre l'esprit et l'intelligence du coeur. 

Et aimer la beauté n’est-ce pas -même à notre insu- chérir notre essence la plus haute, l’approcher avec révérence ? 

 

Quand on aime la beauté, cela tend à la faire surgir de toutes parts depuis la trame du visible et celle des dimensions plus subtiles.

L’amour de la beauté est -comme l'Amour- le seul antidote à la peur, il élève le regard par-delà les spectres de la laideur, la forêt de nos propres ombres et les prémices inquiétantes du fléau.

Nous pencher ensemble sur les abîmes du mystère infini de la Beauté pourrait s’avérer une modeste mais précieuse voie de clarté dans le chaos transitoire où nous passons.

                                                                            (Décembre 2019)

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Psyché ranimée par l'Amour (Marc Dekeister, Louvre 2019)
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